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Comment choisir son safari quand on est un photographe animalier ?

Alain Meunier, nous parle de son expérience comme photographe animalier en Afrique.

Alain Meunier  est un photographe animalier confirmé, œuvrant par ses publications et ses beaux livres animaliers à la préservation des espèces.

Voilà plus de dix ans qu’il part en safari au moins une fois par an. Nous lui avons demandé pourquoi il avait choisi plusieurs fois de partir avec Safaris Okavango (Botswana : Parc de Chobe/Région de Savute/Réserve de Moremi en Septembre/Octobre 2017, Zambie : Parc de South Luangwa en Novembre 2018).

AM : Pour mes premiers safaris, j’ai surtout regardé la destination, la durée et le prix… Tous mes voyages n’ont pas été couronnés du même succès qu’aujourd’hui.

JMC (Safaris Okavango) : Avec le temps ces critères ont changé ?

AM: Oui car les photos s’accumulent et on rêve de photos plus rares mais aussi plus difficiles à faire. La photographie animalière est passionnante et exigeante au niveau technique, mais elle est avant tout dépendante de sa chance  sur le terrain ! On ne contrôle ni les modèles, ni la lumière… Il est donc d’autant plus important de contrôler tous les autres facteurs et parmi eux d’abord le choix de son safari.

JMC : Alors, quels sont aujourd’hui vos critères de choix ?

AM : Tout d’abord, une agence et des partenaires locaux qui écoutent et comprennent les besoins d’un photographe qui sont très différents d’un « touriste ordinaire ».

Il ne s’agit pas d’apercevoir de temps en temps au loin des animaux au hasard de sa route. Il s’agit de passer tout son temps chaque jour à rechercher certains animaux, ou certaines situations, d’approcher et de faire les plus belles photos possibles. Le succès d’un safari pour un photographe, c’est d’abord le nombre et la qualité des photos qu’il a pu réaliser ! L’organisation se doit donc d’être à son service et d’être flexible  à commencer par les horaires de départ et de retour des game drive.  Pas question de s’arrêter pour prendre un petit déjeuner ou l’apéro si on vient de repérer une troupe de lions ou si une chasse se prépare !

Ensuite, je choisis des agences avec une offre sur des destinations ou des périodes les moins fréquentées. Et puis je privilégie les organisations /et les réserves qui permettent de faire du hors-piste au moins à certains moments.

JMC : Le guide/chauffeur a-t-il son rôle à jouer ?

AM : Oui l’autre point qui conditionne le succès, c’est le chauffeur / guide. Il faut qu’il soit habitué aux photographes et à leur écoute. Qu’il reste calme et disponible en toute circonstance, sache se placer, ni trop près, ni trop loin, bien orienté par rapport à la lumière ou aux autres véhicules éventuellement sur place.  Il faut qu’il connaisse le terrain, les comportements et territoires des animaux ou au moins les habitats types des espèces et la traque. Et surtout, il lui faut un oeil bionique exercé pour découvrir ce que vous ne voyez pas encore…

JMC : Le véhicule doit il présenter des caractéristiques particulières ?

AM : Effectivement, la voiture vient ensuite ! Tout d’abord, combien de personnes à bord ? Sur le terrain, en dehors des courts moments où on fait des photos, on doit sans cesse prendre des décisions : s’arrêter ou non, patienter, se placer différemment, chercher telle ou telle espèce… Les conflits arrivent vite si tous les participants ne sont pas photographes, ou ont des préférences différentes.  Un véhicule privatif me semble donc indispensable. Aujourd’hui, je pars avec une personne que j’ai connue en safari et avec qui nous partageons les mêmes passions et le même matériel ou presque, même si nos photos restent différentes.

Elle doit être la plus ouverte possible même si être protégé du soleil est bien agréable. Je ne vous dis pas le nombre de photos que j’ai pu jeter en 10 ans parce qu’un montant de portière, une antenne, un snorkel ou rétroviseur… masquait une partie. Et puis, il faut de la place. On doit pouvoir se mettre à genou, couché ou à l’inverse debout sans être gêné par des outils, une roue de secours ou autre et sans se blesser. Avoir de quoi ranger et caler son matériel de prise de vue.  Enfin la fourniture de bean bag, de fixation pour rotule, onduleur pour recharge batterie… sont de vrais plus car cela fait d’autant moins de poids pour les bagages déjà trop lourds.

Et puis, « last but not least », des amortisseurs en bon état !!

JMC : Vous avez choisi la formule safari itinérant lors de votre voyage au Botswana avec Safaris Okavango. En quoi cette formule est intéressante ?

AM : Oui et j’ai beaucoup apprécié, un vrai bonheur ! On vit réellement au côté de l’équipe chauffeur / guide et cuisiniers en permanence. Cela nous permet de davantage communiquer et de de mieux se connaître. La complicité nouée notamment avec notre guide/chauffeur s’en trouve renforcée. Il comprend plus vite et mieux vos attentes et finit par anticiper vos demandes avant même que vous ne les ayez formulées. Les horaires sont plus facilement flexibles car toute l’équipe (du cuisinier au guide/chauffeur en passant par l’aide de camp) est totalement dédiée et dévouée à vos besoins et votre objectif principal : réaliser les plus belles photos possibles. Il n’y a pas de perte de temps car les camps sont au coeur des réserves au plus près de la faune sauvage, donc pas de trajet de liaison à chaque game drive. Il nous est même arrivé de faire des photos dans le camp ! Et puis comme vous connaissez personnellement le cuisinier, il vous fait même la surprise de vous préparer vos plats préférés !

JMC : Quelles sont vos recommandations en termes de matériel photographique ?

AM : Si vous avez tout cela, c’est parfait, le reste ne dépend plus que de vous ! Il vous faut avoir ou louer un matériel adapté. Pas question de partir avec un smartphone ou une tablette. Vous seriez déçu à votre retour par la qualité de vos images surtout si vous voulez les imprimer.

Munissez-vous d’une focale d’au moins 200mm. Un capteur un APS-C (18x24mm), moins onéreux qu’un plein format. Le facteur multiplicateur de focale qu’il offre est précieux en safari. Les photographes aguerris ont souvent deux boitiers, l’un avec un 70-200, l’autre avec un 500 ou un 400 mm et un multiplicateur de focale 1,4.

Prenez deux à trois batteries et ne soyez pas avare en nombre de cartes mémoires; on arrive vite à 100 photos par jour avec un peu de chance ! Si votre appareil est muni de deux cartes, choisissez de faire une copie de l’une sur l’autre à la prise de vue. Rangez les dans deux endroits différents au retour. En cas de problème, vous n’aurez pas tout perdu. Munissez-vous de sacs étanches dans lequel rentre votre appareil objectif monté. Prenez de quoi nettoyer votre objectif avec vous en voiture. Et selon les équipements sur place, un monopod, une rotule ou un bean bag vide que vous remplirez sur place avec du sable ou du riz.

JMC : Une dernière recommandation ?

AM : Oui, avant de partir et même encore sur place, cherchez à en apprendre davantage sur les animaux : quelles sont leurs habitudes, leurs comportements… Apprenez à lire leur humeur et à anticiper leurs mouvements. Votre guide sera ravi de partager son savoir et votre taux de réussite grimpera en flèche.

Apprenez tous les réglages de votre boitier et en particulier le fonctionnement de l’autofocus. Exercez-vous pour être rapide. Si on attend parfois longtemps une rencontre, elles sont toujours trop brèves et ne vous laissent jamais le temps de rechercher le meilleur réglage !

Enfin apprenez la patience, écoutez les consignes de votre guide, respectez les règles de comportement face à une espèce sauvage et ne cherchez pas à le faire sortir des règlements des réserves.